Cette semaine, Manue vous présente Cells #4 issue de la série DELTA.
Elle vous propose de poursuivre la réflexion autour de la thématique de l’univers cellulaire, de découvrir une nouvelle piste de compréhension de la série DELTA.
Pour cela, Manue propose un voyage dans l’infiniment petit qui, renferme en lui tout l’émerveillement que procure le questionnement sur les mystères de l’univers, de la création et de la réalité telle que nous la percevons.
Avec CELLS #4 Manue explore la physique quantique* une facette de la physique qui pose plus de questions qu’elle n’en résout, défie notre capacité de compréhension et bouleverse notre vision du monde tel qu’on le conçoit communément.
« CELLS #4 »
50X50cm
Acrylique, peinture en bombe sur toile
“LE MONDE EST PLUS RICHE QUE CE QUE L’ON EN VOIT”
Sean Carroll (Institut de Technologie de Californie)
En explorant la physique quantique* et la possibilité de l’appliquer dans certain cas (pour le moment) au vivant** et par extension ici à l’art, cela nous permet de comprendre que notre vision de la réalité est bien plus riche, et ouvre une infinité de possibilités qui vont au delà de notre compréhension.
Elle permet de repenser notre réalité et de repousser les limites de notre vision des choses.
C’est en explorant l’infiniment petit que l’on découvrira les plus grands secrets de l’univers, que nous pourrons explorer l’univers des possibles.
En développant la thématique de la cellule, j’aborde par la même occasion le thème d’un univers subatomique ayant des propriétés physiques absolument extraordinaires qui, dépassent l’imagination et que seule la physique quantique peut expliquer.
Une cellule est composée d’atomes, qui eux même sont composés d’électrons (et autres) pour faire simple…
Lorsque les physiciens ont commencé des expériences pour connaitre les propriétés des électrons dans les années 20, les résultats restaient incompréhensibles par la physique classique. Ils leur a fallu repousser les limites de la compréhension et, seule la physique quantique pouvait expliquer et donner un sens aux résultats qui n’en avaient pas au premier abord.
Il y plusieurs choses qui me fascine dans la physique quantique.
Dans la physique quantique, les atomes ne se comportent pas toujours comme des particules individuelles, parfois elles fusionnent et se comportent comme des ondes, parfois elles peuvent même être des ondes et des particules en même temps.
En physique quantique, une particule est indivisible, même si l’on pense qu’il y en a plusieurs ce n’est en fait que la même particule qui se trouve a différents endroits en même temps.
Chaque particule individuelle possède une fonction d’onde individuelle, celle-ci a des positions multiples, on a dénombré jusqu’à 3000 positions différentes au même moment.
Ce qui est extraordinaire, c’est que l’observation modifie le comportement des ondes en physique quantique.
Les expériences ont montré que rien que le fait d’observer une onde, modifie son comportement et nous donne la possibilité d’en voir une à un endroit alors que, si l’on ne observe pas, celle-ci se trouve à de multiples endroits différents au même moment.
Quel rapport avec le travail sur la série DELTA et Cells #4?
Il n’y en a pas qu’un seul… mon graphisme par exemple, le fait qu’une forme unique (le triangle) se répète à l’infini est une façon de représenter ce que la physique quantique explique… Comment une chose peut être à différent endroits en même temps…
Lorsque l’on observe une de mes œuvres, on voit d’abord une seule forme générale, plus on se rapproche et plus on distingue les milliers de triangles qui la constituent or il ne s’agit que d’une forme unique, le triangle.
Mon graphisme (fractale) se “comporte” comme une onde individuelle…Lorsqu’on l’observe on ne voit qu’une chose, une possibilité au moment ou nous la regardons… Pourtant elle renferme une multitude de possibilités à des endroits différents au même moment, mais seulement si nous cessons d’être observateur et si nous laissons notre imagination aller au delà de ce que nous voyons et de ce que nous comprenons.
Si l’on va plus loin, Cells #4 renvoie au questionnement fondamental de notre vision de la réalité observable et non observable.
Cells #4 questionne sur l’unique et le multiple, le temps, l’espace et ce que nous pensons être réel car nous l’observons (selon le vieil adage : je ne crois que ce que je ne vois) cela devient différent lorsque nous ne le faisons pas. Un peu comme l’expérience du chat de Schrödinger***.
Comment une chose peut-être là et absente en même temps…? Comment un objet peut-il être unique et multiple à la fois?
Ce que je cherche avec la série DELTA et CELLS #4 va au delà de l’observation c’est à vous de le découvrir, c’est au spectateur d’essayer de le concevoir, de l’imaginer, de créer ce qui peut se produire ou non, de voir une infinie de possibilités ou une seule en même temps.
Quoique vous fassiez (observer ou non) le résultat de cette expérience sera influencée par chacun de vous.
A partir d’un seul triangle une infinie de possibilités s’offrent à chacun de vous au même moment et dans une infinité d’endroits différents… transposez cela à chaque triangle dessiné…et votre esprit, votre conception de la réalité n’aura plus aucunes limites…
*Physique quantique
La physique quantique est l’appellation générale d’un ensemble de théories physiques nées au XXe siècle qui, comme la théorie de la relativité, marque une rupture avec ce que l’on appelle maintenant la physique classique, l’ensemble des théories et principes physiques admis au XIXe siècle.
Les théories dites « quantiques » décrivent le comportement des atomes et des particules, ce que la physique classique, notamment la mécanique newtonienne et la théorie électromagnétique de Maxwell, n’avait pu faire et permettent d’élucider certaines propriétés du rayonnement électromagnétique…
…La physique quantique a apporté une révolution conceptuelle ayant des répercussions jusqu’en philosophie (remise en cause du déterminisme) et en littérature (science-fiction). Elle a permis nombre d’applications technologiques : énergie nucléaire, imagerie médicale par résonance magnétique nucléaire, diode, transistor, circuit intégré, microscope électronique et laser. Un siècle après sa conception, elle est abondamment utilisée dans la recherche en chimie théorique (chimie quantique), en physique (mécanique quantique, théorie quantique des champs, physique de la matière condensée, physique nucléaire, physique des particules, physique statistique quantique, astrophysique, gravité quantique), en mathématiques (formalisation de la théorie des champs) et, récemment, en informatique (ordinateur quantique, cryptographie quantique). Elle est considérée avec la relativité générale d’Einstein comme l’une des deux théories majeures du XXe siècle.
La raison principale de ces difficultés est que le monde quantique (limité à l’infiniment petit, mais pouvant avoir des répercussions à plus grande échelle) se comporte très différemment de l’environnement macroscopique auquel nous sommes habitués. Quelques différences fondamentales qui séparent ces deux mondes sont par exemple :
- la quantification : Un certain nombre d’observables, par exemple l’énergie émise par un atome lors d’une transition entre états excités, sont quantifiés, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent prendre leur valeur que dans un ensemble discret de résultats. A contrario, la mécanique classique prédit le plus souvent que ces observables peuvent prendre continument n’importe quelle valeur.
- la dualité onde-particule : La notion d’onde et de particule qui sont séparées en mécanique classique deviennent deux facettes d’un même phénomène, décrit de manière mathématique par sa fonction d’onde. En particulier, l’expérience prouve que la lumière peut se comporter comme des particules (photons, mis en évidence par l’effet photoélectrique) ou comme une onde (rayonnement produisant des interférences) selon le contexte expérimental, les électrons et autres particules pouvant également se comporter de manière ondulatoire.
- le principe d’indétermination de Heisenberg : Une indétermination fondamentale empêche la mesure exacte simultanée de deux grandeurs conjuguées. Il est notamment impossible d’obtenir une grande précision sur la mesure de la vitesse d’une particule sans obtenir une précision médiocre sur sa position, et vice versa. Cette incertitude est structurelle et ne dépend pas du soin que l’expérimentateur prend à ne pas « déranger » le système ; elle constitue une limite à la précision de tout instrument de mesure
- le principe d’une nature qui joue aux dés : Si l’évolution d’un système est bel et bien déterministe (par exemple, la fonction d’onde régie par l’équation de Schrödinger), la mesure d’une observable d’un système dans un état donné connu peut donner aléatoirement une valeur prise dans un ensemble de résultats possibles.
- l’observation influe sur le système observé : Au cours de la mesure d’une observable, un système quantique voit son état modifié. Ce phénomène, appelé réduction du paquet d’onde, est inhérent à la mesure et ne dépend pas du soin que l’expérimentateur prend à ne pas « déranger » le système.
- la non-localité ou intrication : Des systèmes peuvent être intriqués de sorte qu’une interaction en un endroit du système a une répercussion immédiate en d’autres endroits. Ce phénomène contredit en apparence la relativité restreinte pour laquelle il existe une vitesse limite à la propagation de toute information, la vitesse de la lumière ; toutefois, la non-localité ne permet pas de transférer de l’information.
- la contrefactualité: Des évènements qui auraient pu se produire, mais qui ne se sont pas produits, influent sur les résultats de l’expérience.
** Le quantique et le vivant
Existe-t-il dans le monde du vivant des phénomènes obéissant à ces règles de l’infiniment petit ?
Depuis quelques années, des études dans divers domaines de la biologie indiquent que c’est le cas. Ces résultats vont à contre-courant de l’idée généralement admise que le monde macroscopique est trop chaotique pour permettre des effets de cohérence quantique.
Le vivant serait capable de tirer parti de cette agitation désordonnée des particules, du moins en ce qui concerne la photosynthèse. Les récepteurs de l’odorat semblent dépendre de l’effet tunnel, pour acheminer des électrons à l’intérieur même des molécules odorantes, ce qui permet de les distinguer d’autres molécules structurellement analogues.
Certaines structures protéiques bactériennes se comportent comme des ordinateurs quantiques primitifs, « calculant » le meilleur canal de transport des électrons parmi tous les chemins possibles.
*** l’expérience du chat de Schrödinger : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schr%C3%B6dinger
Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Physique_quantique#Le_quantique_et_le_vivant
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_de_Schr%C3%B6dinger
https://www.youtube.com/watch?v=_fbjQD77CGhttps://www.youtube.com/watch?v=_fbjQD77CGo