Cette semaine, Manue partage, avec vous, sa Créa de la Semaine issue de la série DELTA : Cells #7, complétant ainsi la catégorie des formats A3.
Cells #7, est issue d’une interrogation sur la conscience.
La conscience reste, encore aujourd’hui, malgré les nombreuses théories existantes pour la définir, un des plus grand mystère pour les physiciens et les philosophes.
Cells #7 ne prétend pas répondre à cette énigme dans cet article.
A travers Cells #7, Manue soulève la difficulté, non pas que nous avons de la théoriser, mais de comprendre son origine et son fonctionnement tant au niveau philosophique que scientifique.
Si elle participe, comme l’affirme Stuart Hameroff et Roger Penrose, à la définition de notre existence, peut-elle exister en dehors de celle-ci ?
La physique quantique peut-elle donner un début de réponse ou approfondie t-elle le mystère?.
CELLS #7 :
A3
Acrylique sur papier Canson noir
2017
Cells #7 : Le mystère de la conscience :
Quand nous « voyons » une idée mathématique, notre conscience pénètre dans ce monde des idées et prend directement contact avec lui.
Roger Penrose
Selon la définition* commune, la conscience peut être définie en plusieurs catégories :
- La conscience serait un phénomène mental caractérisé par un ensemble d’éléments plus ou moins intenses et présents selon les moments : un certain sentiment d’unité lors de la perception par l’esprit ou par les sens (identité du soi), le sentiment qu’il y a un arrière-plan en nous qui « voit », un phénomène plutôt passif et global contrairement aux activités purement intellectuelles de l’esprit, actives et localisées, et qui sont liées à l’action (par exemple la projection, l’anticipation, l’histoire, le temps, les concepts..). La conscience est « ce qui voit » sans s’assimiler à ce qui est vu, c’est ce qui intègre à chaque instant en créant des relations stables entre les choses, à l’image des réseaux neuronaux. La conscience est un lieu abstrait, car impossible à localiser quelque part dans le corps, qui apparaît à chaque instant au moment exact où fusionnent les perceptions des sens et de l’esprit, l’écran sur lequel se déroulent toutes les activités intellectuelles de l’esprit, en grande partie imaginaires (les représentations mentales : conscience du monde, des autres, du moi..) mais efficaces à leur manière, ainsi que la vie émotionnelle.
- La conscience morale, respect de règles d’éthique, sens unique du terme jusqu’au XVIIe siècle.
- La conscience en tant que substrat de l’existence, dans certaines conceptions de la spiritualité.
La conscience reste abstraite à nos yeux et participe à la difficulté de la définir, par le fait même qu’elle n’est située dans aucun endroit précis du corps, et reste de l’ordre de la représentation mentale.
Si la conscience reste un mystère à l’heure aujourd’hui, les théories foisonnent depuis l’antiquité.
L‘une des plus fascinante (et plus récente), pour moi, est celle que S. Hameroff, R. Penrose qui est développée dans leur étude “Consiousness in the universe. A review of the « Orch OR therory, Physics of life reviews”, 2013
Ils introduisent l’idée de l’implication des lois quantiques dans la genèse de la conscience dans le fonctionnement cérébral.
Ils proposent 3 courants qui ont tenté de définir la conscience :
– Science et matérialisme, avec une conscience qui n’a rien de singulier
– Dualisme et spiritualité, avec la conscience extérieure à la science
– Science, avec conscience comme un « ingrédient » essentiel « contenu » ou « déductible » dans les lois physiques qui ne sont pas encore complètement élucidées
Les 2 premières options restent classiques dans les domaines des sciences et de la philosophie, mais Penrose et Hameroff précisent que :
Pour la première option, scientifique et matérialiste, la conscience émerge de mécanismes physiques conventionnels et est guidée par notre besoin d’adaptation, elle se manifeste dans le cerveau et le système nerveux.
La conscience serait la conséquence d’un seuil franchi dans la complexité neuronale.
Mais celle ci, se heurte à des divergences lorsqu’il s’agit d’étendre cette définition chez certains animaux supérieurs.
Dans ce cas là, si la conscience offre un avantage dans l’adaptation, elle n’est ni un élément universel, ni une structure qui repose sur la matière, ni issue d’une sélection naturelle.
Cette option, a pour point faible, ne pas combler les limites explicatives de la conception matérialiste de la conscience.
Pour la seconde option, qui est surtout privilégiée par les philosophes (comme Descartes), la conscience serait séparée des actions physiques et n’est donc pas régie par les lois de la physique “conventionnelle”.
La conscience, selon cette définition, peut influencer la physiologie du corps humain mais ne serait ni issue d’un quelconque organe, ni issue de la “matière vivante”.
Cette option situe la conscience hors du champ de la science et de la nature.
Et pour cette dernière option, Penrose et Hameroff développent une idée fascinante: celle de la physique quantique.
Bien qu’en l’état actuel des connaissances sur la physique quantique, elle reste à la merci des prochaines avancées dans ce domaine, elle n’en est pas moins intéressante.
La conscience et la physique quantique :
L’origine de la conscience reflète notre place dans l’univers.
Stuart Hameroff
Pour ces derniers la physique quantique offre une définition possible et des plus audacieuse .
La conscience, selon Penrose et Hameroff serait un processus, qui aurait toujours existé même en dehors d’une pensée cognitive, obéissant à des lois physiques non conventionnelles ou non découvertes à ce jour.
L’évolution du vivant aurait, selon eux pu permettre l’émergence d’ un mécanisme global qui donnerait la possibilité aux processus neuronaux de mobiliser ces lois physiques quantiques afin de donner naissance à la conscience et aux facultés cognitives.
Ce mécanisme globale siégerait dans le cytosquelette** (une armature de filaments protéiques qui donne leur forme aux neurones**)
Ces filaments ou microtubules, présentent dans les fibres et les terminaisons nerveuses, permettraient le processus quantique qui maintient une connexion instantanée entre les cellules, quelque soit leur distance.
Ces microtubules sont constituées d’une protéine : « La tubuline »
La “tubuline” est une protéine qui compose ces organismes cellulaires et peuvent, lorsqu’elle se trouve “enchevêtrée”rester un certain temps en superposition quantique.
La tubuline prend alors différentes formes géométriques et temporelles en même temps.
Cette théorie fascinante a été corroborée par un groupe de chercheurs du National Institute of Material Sciences de Tsukuba, au Japon, qui ont pu observer des vibrations quantiques à l’intérieur des microtubules neuraux.
Hameroff pose là aussi une question fondamentale : « L’origine de la conscience reflète notre place dans l’univers, la nature même de notre existence” .
La conscience a-t-elle évoluée à partir d’un algorithme complexe unissant les neurones du cerveau humain, comme le soutiennent la plupart des scientifiques ? Ou a-t-elle au contraire toujours existé, comme l’affirment des approches plus métaphysiques ? »
Cette théorie pose d’autres autres questions fondamentales dans le domaine des neurosciences : Sommes nous uniques ou multiples? Comment définir ce qu’est la réalité?
Quelles lois, régissant l’esprit humain, avons-nous encore à découvrir pour connaitre le mystère qui entoure la conscience et l’univers?
Ce qui est certain en tout cas, c’est que, plus nous découvrons le monde de l’infini petit et ses multiples facettes cachées, plus nous touchons à l’universalité.
*Définition https://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience
Sources:
https://motherboard.vice.com/fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Esprit_quantique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238
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