J’ai eu le plaisir d’être invitée par le musée « La Maison familiale d’Henri Matisse », à créer une exposition personnelle de trois mois.
Ancienne graineterie familiale devenue musée, cette maison est celle où Henri Matisse a grandi et où l’artiste a germé.
Un lieu touchant et emprunt de son histoire* , non éloignée de la mienne, à ma plus grande surprise…
*Créer et semer*
« Petite fille et fille de semenciers/grainetiers, j’ai été très touchée par l’invitation de l’équipe Matisse. Pouvoir exposer mon travail dans un tel musée, fait écho à ma propre vie et à mon enfance. Ce fil invisible, qui par moment se laisse entrevoir, m’a conduit jusqu’à ces belles rencontres artistiques, à ce lieu… Cette exposition « Au fil de la vie… Pour en tracer l’essentiel! » y a pris tout son sens ».
Voici donc pour vous, une rétrospective de l’exposition « Au fil de la vie… Pour en tracer l’essentiel! », exposition qui a eu lieu du 20 janvier au 20 avril 2017.
A travers cette exposition, vous pouviez découvrir l’univers de la collection « Au fil de la vie… », ainsi que ses nouvelles pièces créées spécialement pour le musée.
En effet, l’exposition réunissait une soixantaine d’œuvres, et retraçait principalement mes 2 dernières années de travail, mes rencontres et moments de vie, représentés à travers ces dessins, installations, sculptures et leur scénographie…
C’est avec une grande joie et une belle émotion que j’ai créé ce film rétrospectif, qui je l’espère, vous plongera au cœur de l’exposition et de ses œuvres (Texte du film : par Mme Eléonore Peretti, directrice du musée de la Maison Matisse).
A tous, je vous souhaite une belle découverte.
Pour lire Toute la presse autour de l’exposition : cliquez ICI
Photo ©L’Aisne nouvelle : « Bohain-en-Vermandois : un concentré d’humanité en peinture à la Maison Matisse »
*La Maison familiale d’Henri Matisse à Bohain-en-Vermandois
« Matisse en Picardie : la jeunesse de l’artiste » :
Peu après la naissance de Matisse au Cateau-Cambrésis, ses parents ouvrent en 1870 une graineterie à Bohain-en-Vermandois.
Le futur peintre passe son enfance parmi les couleurs et les graines du commerce familial.
Le jeune Henri a la révélation de sa vocation grâce à sa mère qui lui offre sa première boîte de couleurs. La passion d’Henri Matisse pour la peinture est la plus forte : il ne reprend ni le commerce familial, ni la carrière de clerc d’avoué à laquelle il se destinait par la suite.
Arrivé à Paris, Matisse devient un des plus grands peintres du XXe siècle. Son œuvre évolue mais sa façon de travailler reste marquée des influences de son enfance à Bohain : goût du labeur et couleurs des tissus qu’il collectionne, goût pour les fleurs et les plantes qu’il découvre dans la graineterie de ses parents.
La Maison Matisse est un musée qui retrace l’enfance de Matisse, qui a passé les vingt premières années de sa vie à Bohain-en-Vermandois. Dans ce musée, vous êtes chez l’artiste, vous y découvrirez une ambiance intime, des mises en scènes sur l’Homme et l’Artiste… qui vous feront percevoir ses premières sources d’inspiration et la genèse de l’Artiste.
Musée La Maison familiale d’Henri Matisse / 26 rue du Château / 02110 Bohain-en-Vermandois / Tel. 09.64.43.84.63 / www.musee-matisse.com
Du mercredi au samedi : 10h-13h / 14h-18h,
dimanche et lundi : 14h-18h,
fermé le mardi et les jours fériés.
Suite à l’exposition à la Maison Matisse, voici que le fil de la vie a amené mon travail au sein du Musée Départemental Henri Matisse, du Cateau-Cambraisis.
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* TEXTES AUTOUR DE L’EXPOSITION… *
DISCOURS D’OUVERTURE DE L’EXPOSITION « AU FIL DE LA VIE… POUR EN TRACER L’ESSENTIEL! »
Hélène Goddyn :
– « Bonsoir à tous ! Je remercie énormément l’équipe de la Maison Matisse de m’avoir fait l’honneur de m’inviter à exposer mon travail et pouvoir être ici, ce soir, avec vous. Je suis fière que cette exposition ait pu se faire ici par rapport à mon histoire personnelle, elle prend tout son sens. Je tenais également à remercier la galerie Ten Arts, ainsi que ma fiancée et mes amis qui me soutiennent tous depuis toujours dans mon travail.
Cette invitation en ces lieux m’a énormément touchée. En effet, la Maison Matisse qui révèle l’enfance et la genèse de l’artiste, réveille en moi une partie de ma vie : celle de mon enfance également. J’ai vécu 20 ans dans le commerce familial, parmi les semences et les graines que créaient mon défunt père. Lors de ma première visite dans ce musée, qu’elle ne fut pas mon émotion de retrouver l’odeur du grain et de leur poussière, l’odeur de la graisse des machines… Justement, dans la salle des machines à l’étage, je me suis revue jouer parmi les sacs de graines, munie en cachette des outils de mon père, avec lesquels je construisais des objets extraordinaires avec ce qui pouvait « traîner » comme petit bois ou papier dans les ateliers. Vous l’aurez compris, cette enfance a nourri mon imagination, tout en me transmettant le goût du travail bien fait : créer et semer.
En 2013, suite a une blessure, ma jambe se retrouvait immobilisée pendant plusieurs mois. Coincée dans mon canapé, je griffonnais quelques traits sur mon carnet de dessins, lorsque surgit dans mon esprit un personnage ailé qui pourrait prendre vie grâce à ces quelques traits mouvementés. Le coups de crayon des dessins était né.
Après de nombreux croquis de recherches, les dessins prenaient vie sur des toiles que je bombais de mille couleurs. Ils avaient déjà fière allure sur leur fond coloré mais ils me semblaient encore incomplets. La réponse me fut donnée lors d’une exposition, où l’on me dit : « ils ont une belle expression, il ne leur manque que la parole ». La vie m’avait encore une fois donnée la réponse.
C’est alors que naquit en moi l’envie qu’ils deviennent eux mêmes porteurs de bonnes paroles. Qu’ils puissent témoigner de la vie et de ce qu’elle possède d’essentiel : le nom de la série était né.Il existe un langage qui est au-delà des mots, que seul le cœur peut entendre. Alors je vous invite à laisser parler le votre en découvrant ce soir l’exposition : « Au fil de la vie… Pour en tracer l’essentiel ! ». Merci à tous ».
Mme Eléonore Peretti, directrice du Musée :
« Bienvenue à tous pour cette nouvelle exposition à la Maison Matisse!
En cette froide fin de janvier, à l’heure où s’échangent les derniers vœux, nous sommes nombreux à espérer que 2017 sera plus clémente que l’année qui l’a précédée. Pour nos proches et pour nous-mêmes, nous nous prenons à rêver de santé, d’harmonie, d’équilibre… en un mot de bonheur partagé ; et il ne nous semblait pas de période plus propice pour inviter entre nos murs l’artiste plasticienne Hélène Goddyn, qui convoque, au fil serein de ses calligrammes, des messages d’espoir et de renouveau.
Originaire de Marcq-en-Baroeul, Hélène a déjà connu plusieurs vies. Brillante directrice artistique, elle enchaîne, après son diplôme d’infographie, quelques années de conception en tous genres pour les marques les plus connues. Peu à peu cependant, le doute s’installe, se conjuguant à la nécessité devenue impérieuse de donner libre cours à un talent jusque là négligé, loin des contraintes qui entravent la liberté créatrice : fin 2010, Hélène quitte son activité pour devenir artiste à temps plein.
Très vite, ses recherches et ses échanges de réflexions avec l’artiste Emmanuelle Prudhomme, la conduisent à concevoir la création comme un processus salvateur, source d’une formidable énergie. En 2011, les deux jeunes femmes créent ensembles le « Wonderful Art » ou « Art Merveilleux », courant artistique indépendant et décomplexé qui prône la spiritualité dans la création.
Infusée aux différents courants de l’histoire de l’art, des plus illustres aux plus méconnus, la démarche d’Hélène révèle une riche culture graphique et plastique. Quant aux médiums utilisés, ils traduisent là encore l’originalité de la démarche de la plasticienne, de la sculpture au dessin en passant par l’art numérique, hors des sentiers battus.
Des sentiers d’ailleurs parcourus en quelques enjambées par Hélène, qui collectionne depuis quelques années les expositions nationales et internationales. Lauréate du prix Philips-Artsper en 2015, sociétaire du Salon d’Automne de Paris en 2016, Hélène a déjà exposé de nombreuses fois en France, mais également à l’étranger, notamment en Grèce, en Suisse, au Canada, et au Japon. Son travail, de sa première série numérique sur la mémoire collective à ses œuvres les plus connues, les Mandalas Humains (impressionnants assemblages composites de clichés radiographiques), reflètent la diversité des influences au prisme d’un fil conducteur récurrent : la spiritualité.
Sur les murs de la Maison Matisse, c’est une série de dessins que nous découvrons, certainement la plus intime pour l’artiste, puisque ses personnages aux lignes épurées se composent « au fil de la vie… pour en tracer l’essentiel ! ». Un concentré d’humanité, donc, mais dans ce que celle-ci recèle de plus positif : la tendresse de la famille, du couple, ou des amis ; l’étreinte rassurante d’un être aimé, qui persiste au-delà de la disparition ; ou encore, les mots encourageants d’un proverbe oublié, qui s’impose soudain avec la force de l’évidence.
Le courage, l’énergie, la pensée positive, sont autant de sources auxquels les personnages d’Hélène semblent puiser. Leurs silhouettes esquissées d’un simple trait noir, parfois rehaussées de rouge ou de bleu, se détachent avec netteté contre les mots qui les soutiennent ; épaulées d’une phrase, elles y puisent la vie nécessaire, qui les anime envers et contre tous les aléas de l’existence.
Aux yeux d’un amateur d’art, Jean Cocteau et Pablo Picasso sont les références évidentes de ces figures longilignes (même si, à l’heure de la création, l’artiste n’y a pas songé) ; Apollinaire et ses Calligrammes ne sont pas très loin non plus. Le langage graphique, lui, est bien de notre temps, avec son lettrage audacieux et conquérant, qui nous invite, à l’instar du personnage flottant sous la verrière, à viser les étoiles, car seul « le ciel est la limite ». Les cœurs, égrenés comme autant de rappels au fil des œuvres, y composent un hymne au partage et à la tolérance envers les autres, des plus proches aux plus étrangers.
Le lien avec Matisse, enfin, s’impose de lui-même : les messages si positifs qui éclairent aujourd’hui les murs de sa maison familiale résonnent comme en écho à la démarche profondément optimiste d’un artiste qui écrivait, au soir de sa vie de création : « Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir ». Fille et petite-fille de grainetiers-semenciers, Hélène Goddyn, à l’instar du maître, sème ici avec bonheur les germes d’un monde meilleur, revisité par l’art. »