C’est avec une grande émotion, que Wonderful Art partage avec vous cette semaine la découverte de la démarche artistique de JR, artiste français, né en 1983. Il utilise la photo Noir et Blanc pour des actions humanistes, mettre sur le devant de la scène des anonymes, ayant connus divers bouleversements. Il se dit être un artiste engageant et pas engager. Découvrez ses périples à travers le monde.
“L’impossible était complètement possible”
”Démystifier les choses et aller voir par soi-même… Changer sa vision”.
J’ai vécu beaucoup, beaucoup d’émotion en découvrant tout le travail que ce jeune homme a déjà accompli. Il monte des projets indépendants, sans l’aide de la publicité ou de quelconques sponsors. La démarche reste alors authentique et arrive à toucher les gens qui y participent, de bonne grâce.
Il vend en galerie et autofinance lui même ses projet.Voilà pourquoi,ses affiches s’agrandissaient au fur et à mesure que sa côte en galerie augmentait.
“ Ce qui est important ce n’est pas l’image, ni la qualité de la photo, mais le sens qu’elle va prendre, le message qu’elle va donner en fonction de l’endroit où elle va être placée. Et pour moi, c’est ça qui est essentiel…”.
” Je ne fais pas de photos qui peuvent servir à un autre message qu’à celui des gens que j’ai photographié. Je demande toujours à la presse de ne pas les utiliser pour d’autres messages, ce ne sont pas des illustrations. Ces photos, c’est mettre sur le devant de la scène des anonymes en utilisant les mêmes codes que la publicité, mais je les casse en utilisant du noir et blanc, pour me différencier dans la rue”.Extrait de la vidéo “JR et Oliviero Toscani : la responsabilité de l’artiste dans la nouvelle société” – vidéo de l’agence Communic’art.
Qui mieux que lui pourrait vous expliquer son travail? Personne, même pas moi. C’est pour cette raison que je rapporterai, ci-dessous, le discours qu’il a fait lors de sa remise du prix TED en 2011. Il y a reçu une bourse de 100 000 dollars, assortie de “Vœux pour changer le monde” et y raconte son parcours. A la fin, il VOUS proposera de participer à un projet artistique colossale. Aller, Je vous laisse avec lui !
“… La technologie, la politique, les affaires changent vraiment le monde, pas toujours de la bonne manière, mais elles le changent. Et l’art? L’art pourrait-il changer le monde?
J’ai commencé quand j’avais 15 ans et à l’époque je ne pensais pas à changer le monde. Je faisais des tags, j’écrivais mon nom partout en me servant de la ville comme une toile. J’allais dans les tunnels de Paris, sur les toits avec mes amis. Chaque sortie était une excursion, c’était une aventure. C’était comme laisser notre marque sur la société, pour dire, “j’étais là”, en haut d’un immeuble.
Donc quand j’ai trouvé un appareil photo pas cher dans le métro, j’ai commencé à faire un reportage de ces aventures avec mes amis, et je les rendais sous forme de photocopies. Des photos vraiment petites. Voilà comment à 17 ans, j’ai commencé à les afficher.
Et j’ai fait ma première expo dans la rue, ce qui signifie une galerie sur le trottoir. Et je l’ai encadrée en couleur, pour qu’on ne la confonde pas avec de la pub. La ville est la meilleure galerie que je pouvais imaginer. Je n’aurai jamais à faire un livre, et ensuite le présenter à une galerie, et les laisser décider si mon travail était assez bien pour le montrer aux gens. Je le contrôlerais directement avec le public, dans les rues.
Donc voilà Paris.
Je changerais selon les endroits où j’irais le titre de l’exposition. C’était sur les Champs-Elysées, j’étais assez fier de cela. Parce que je n’avais que 18 ans, et que j’étais là, en haut des Champs-Elysées ! Et puis quand la photo est partie, le cadre était toujours là.
Novembre 2005, les rues brûlent. Une grande vague d’émeutes a éclaté dans les premières cités de Paris. Tout le monde était collé à la télé, et regardait des images dérangeantes et effrayantes, prises depuis le bord du quartier. Je veux dire, ces jeunes incontrôlés, qui lançaient des cocktails Molotov, qui attaquaient la police et les pompiers, qui pillaient tout ce qu’il pouvaient dans les boutiques…
C’étaient des criminels, des escrocs, dangereux, pourchassant leur propre environnement. Et alors j’ai VU, “était-ce possible?”, ma photo sur un mur, révélée par une voiture en flammes. Un affichage que j’avais faite 1 an plutôt,
un affichage illégal qui était toujours là. Je veux dire, c’étaient les visages de mes amis. Je connais ces types! Ce ne sont pas tous des anges, mais ce ne sont pas non plus des monstres. Donc c’était plutôt bizarre de voir ces images et ces yeux me regarder à travers une télé, avec un objectif 28mm.
C’était celui que j’avais à l’époque. Mais avec cet objectif, vous devez être à 25 cm de la personne. Vous ne pouvez donc le faire qu’avec leur confiance.
Alors j’ai pris 4 portraits de gens du Bosquet.
Ils faisaient des grimaces effrayantes pour jouer à être des caricatures d’eux mêmes. Et puis j’ai affiché des Posters immenses partout, dans les zones bourgeoises de Paris avec : le nom, l’âge, et même le numéro d’immeuble de ces types.
Un an plus tard, l’exposition était affichée devant la mairie de Paris.
Et nous passons de ces images prises, qui ont été volées et déformées par les médias, qui maintenant s’emparent de leur propre image. C’est là que j’ai réalisé la puissance du papier et de la colle.
Alors est-ce que l’art pourrait changer le monde?
Un an plus tard, j’écoutais tout le bruit autour du conflit au Moyen-Orient. Je veux dire, à l’époque, faites moi confiance, on ne faisait référence qu’au conflit Israélo-Palestinien. Alors avec mon ami Marco, nous avons décidé d’y aller, et de voir qui sont les vrais palestiniens et qui sont les vrais israéliens.
Sont-ils si différents?
Quand nous sommes arrivés là-bas, nous nous sommes simplement rendus dans la rue, nous avons commencé à parler aux gens partout et nous nous sommes rendus compte, que les choses étaient un peu différentes de la rhétorique qu’on avait entendu dans les médias. Alors nous avons décidé de faire des portraits de palestiniens et israéliens qui faisaient le même travail, chauffeur de taxi, avocats, cuisiniers…
Nous leur avons demandé de prendre une expression comme un signe d’implication. Pas un sourire, ça ne dit vraiment pas, qui vous êtes, ni ce que vous ressentez. Ils ont tous accepté d’être affichés à côté de l’autre. J’ai décidé d’afficher dans 8 villes israéliennes et palestiniennes, et des 2 côtés du mur. Nous avons lancé la plus grande exposition d’art illégale qui ait jamais été. Nous avons appelé le projet “face 2 face”
Les experts ont dit :
– “Pas question, les gens n’accepteront pas. L’armée vous tirera dessus, et le Hamas vous kidnappera.”
Nous avons dit :
– “ Bon essayons de pousser aussi loin que possible”.
J’aime la façon dont les gens me demanderont
– “Elle sera grande comment ma photo?”
– “Elle sera aussi grande que votre maison!”
Quand nous avons fait le mur, nous avons fait le côté palestinien. Donc nous sommes arrivés avec nos seules échelles, et nous nous sommes rendus comptes qu’elles n’étaient pas assez hautes.
Et donc, les palestiniens on dit :
“Calmez vous. Pas d’attente. Je vais vous trouver une solution.”
Alors il est allé à l’église de la Nativité et a ramené une vieille échelle qui était si vieille qu’elle aurait pu voir la naissance de Jésus.
Nous avons fait 2 faces avec seulement 6 amis, 2 échelles, 2 brosses, 1 voiture de location, 1 appareil photo et 6 km de papier.
Nous avons eu toutes sortes d’aide, de toutes les professions.
Bon par exemple, nous voilà en Palestine. Nous sommes à Ramallah à présent.
Nous affichons 2 portraits dans les rues, dans un marché bondé. Les gens viennent autour de nous et commencent à poser des questions.
– “Qu’est-ce que vous faites là?”
– “Oh, en fait nous faisons un projet artistique et nous plaçons 1 israélien et 1 palestinien qui ont le même métier. et ceux là, en fait sont chauffeurs de taxi.”
Et puis il y avait toujours un silence.
– “Vous voulez dire que vous affichez le visage d’1 israélien qui fait une grimace ici, précisément?”
– “Et bien oui, ça fait parti du projet”.
Et je laisse toujours ce moment, et nous leur demandions :
– “Alors, pouvez-vous me dire qui est qui?”
Et la plupart d’entre eux ne pouvaient pas le dire. Nous avons même affiché sur des tours militaires israéliennes, et il ne s’est rien passé.
Quand vous affichez une image, c’est seulement du papier et de la colle.
Les gens peuvent la déchirer, la tagger ou même pisser dessus.
Mais les gens de la rue, ce sont eux les conservateur. La pluie et le vent les enlèveront de toutes manières. Elles ne sont pas là pour rester. Mais exactement 4 ans après, les photos, la plupart des ces images sont toujours là. Face 2 face a démontré que ce que nous pensions impossible, était possible! Et vous savez quoi? C’était même facile. Nous n’avons pas repoussé la limite, nous avons seulement montré que nous avions pu aller plus loin que ce que personne n’avait pu penser. Au Moyen-Orient, j’ai expérimenté mes œuvres dans des endroits sans musées. Donc cette direction dans la rue était plutôt intéressante.
Alors j’ai décidé d’aller plus loin dans cette direction, et d’aller dans des endroits où il y’a zéro musée.
Quand vous allez dans ces sociétés en développement, les femmes sont les piliers de leur communauté, mais les hommes sont encore ceux qui tiennent les rues.
C’est donc de là qu’est venue notre inspiration pour créer un projet, où les hommes rendent hommage aux femmes en affichant leurs photos.
J’ai appelé ce projet “Women are heroes”.
Quand j’ai écouté toutes les histoires partout où je suis allé, sur les continents, je ne pouvais pas toujours comprendre les circonstances compliquées de leur conflit, je me suis contenté d’observer.
Parfois il n y avait pas de mots, pas de phrases, seulement des larmes. J’ai simplement pris leurs photos et je les ai affichées. Women are heroes m’a emmené autour du monde.
Dans la plupart des endroits où je suis allé, j’ai décidé d’y aller parce que j’en avais entendu parler dans les médias. Donc par exemple, en juin 2008, je regardais la télé à Paris et j’ai entendu parler de cette chose terrible qui s’est passé à Rio de Janeiro la première favela au Brésil appelée “Providencia”. Trois gosses, c’était trois étudiants, ont été détenus par l’armée parce qu’ils n’avaient pas leurs papiers sur eux. Et l’armée les a pris, et au lieu de les amener au commissariat, il les ont amenés dans une favela ennemie où ils ont été coupés en morceaux. J’étais choqué ». Tout le Brésil était choqué. J’ai entendu que c’était une des favela les plus violente, parce que le plus grand cartel de drogue le contrôle.
Alors j’ai décidé d’y aller. Quand je suis arrivé, je n’avais aucun contact avec aucune ONG. Il n’y en avait pas sur place, pas d’agence de tourisme, pas d’ONG, rien, pas de témoins oculaires. Alors nous avons déambulé, et nous avons rencontré une femme, et je lui ai montré mon livre. Et elle a dit quoi?
– “Vous savez quoi? Nous avons faim de culture. Nous avons besoin de culture, là, dehors”.
Alors je suis sorti et j’ai commencé avec les gosses, et le jours suivants , je suis venu avec les posters et je les ai affichés.
Le jour d’après, je suis venu et ils étaient déjà arrachés. Mais ce n’est pas un problème. Je voulais qu’ils sentent que cet art leur appartient.
Puis le lendemain, j’ai tenu un meeting sur la place principale et de femmes sont venues. Elles avaient toutes un lien avec les trois gosses qui avaient été tués. Il y avait la mère, la grand mère, la meilleure amie. Elles voulaient toutes crier l’histoire. Après ce jour-là, tout le monde dans la favela m’a donné le feu vert. J’ai pris plus de photos, et nous avons commencé le projet. Les barons de la drogue étaient plutôt inquiets que nous filmions sur place, alors je leur ai dit
– “Vous savez quoi? Filmer la violence et les armes ne m’intéresse pas. On en voit assez dans les médias Ce que je veux montrer, c’est la vie incroyable. Et en fait c’est ce que j’ai vu autour de moi ces derniers jours.”
Donc c’est vraiment un affichage symbolique, parce que c’est le premier que nous avons fait, qu’on ne pouvait pas voir depuis la ville. Et c’est là que les trois jeunes ont été arrêtés, et c’est la grand mère de l’un d’eux sur la photo.
Et sur cet escaliers, c’est là que les trafiquants se tiennent toujours et il y’a de nombreux échanges de coups de feu. Tout le monde là-bas a compris le projet.
Et puis nous avons affiché partout, toute la colline.
Ce qui est intéressant c’est que les médias ne pouvaient pas rentrer. Je veux dire que vous deviez voir ça. Ils devaient nous filmer de très loin en hélicoptère et puis avoir des objectifs très puissants, et nous nous verrions à la télé en train d’afficher. Et il mettraient un numéro de téléphone
– “Appelez ce numéro si vous savez ce qui se passe à Providencia”.
Nous avons seulement fait un projet et puis nous sommes partis, alors les médias ne pouvaient pas savoir.
– “Alors comment pouvons nous être informés sur le projet?”
Ils ont du aller trouver les femmes et obtenir une explication de leur part. Alors vous créez un pont entre les médias et les femmes anonymes.
Nous avons continué à voyager. Nous sommes allés en Afrique, au Soudan, en Sierra Léone, au Liberia et au Kenya. Dans des endroits déchirés par la guerre comme Marovia, les gens viennent droit vers vous.
Il veulent savoir ce que vous fabriquez. Ils me demandaient sans cesse
– “Quel est le but de votre projet? Etes-vous une ONG? Etes-vous les médias?”
– “De l’art, on fait seulement de l’art”.
Certaines personnes demandent
-“Pourquoi est-ce en noir et blanc,? Vous n’avez pas la couleur en France?”
ou il vous disent
– “Est ce que ces gens sont tous morts?”
Certains qui ont compris le projet l’expliquaient aux autres. Et à un homme qui ne comprenait pas, j’ai entendu quelqu’un lui dire
-“Tu sais, tu es là depuis quelques heures à essayer de comprendre, en discutant avec tes potes. Pendant ce temps là, tu n’as pas pensé à ce que tu vas manger demain. C’est de l’art. »
Je pense que c’est la curiosité des gens qui les motive à entrer dans ces projets. Et ensuite ça devient plus que ça. Ça devient un désir, un besoin.
Sur ce pont qui est à Montovia, un ex-soldat rebelle nous a aidé à afficher un portrait d’une femme qui avait peut-être été violée pendant la guerre. Les femmes sont toujours les premières à souffrir pendant un conflit.
C’est Kibera, au Kenya, un des plus grands bidonvilles d’Afrique
Vous avez peut-être vu ces images de la violence qui a suivi les élections là-bas en 2008. Cette fois, nous avons couvert les toits des maisons, mais nous n’avons pas utilisé de papier, parce que le papier n’empêche pas la pluie de s’infiltrer dans sa maison, le vinyle, si.
L’art devient utile. Alors les gens l’ont gardé. Vous savez ce qu’est l’amour?
Par exemple quand vous voyez le plus grand œil là, il tant de maison à l’intérieur. Et je suis allé là-bas il y’a quelques mois. Les photos y sont toujours et il manquait un morceau de l’œil. Alors j’ai demandé aux gens ce qui s’était passé
– “Oh, ce type a simplement déménagé.”
Quand les toits ont été couverts, une femme a dit en plaisantant
– “Maintenant Dieu peut me voir.”
L’Inde.
Avant que je commence juste pour que vous sachiez, chaque fois que nous allons dans un endroit, nous n’avons pas d’agent touristique, alors nous nous équipons comme un commando, nous sommes un groupe d’amis qui arrivons là, et nous essayons d’afficher sur les murs. Mais il des endroits où on ne peut pas afficher sur les murs. En Inde, c’était tout simplement impossible! On m’a dit que c’était culturel, et que c’était la loi, on nous arrêterait dès la première affiche. Alors nous avons décidé d’afficher du blanc sur les murs.
Imaginez donc des blancs qui affichent des papiers blancs. Alors les gens venaient vers nous et nous demandaient
– “Hé, vous faites quoi là?”
– “Oh, ce n’est que de l’art”
– “De l’art?”
Bien sûr, ça les interpellait. Mais vous savez, comme les rues de l’Inde sont pleines de poussière, sur le papier blanc, vous pouvez presque voir la partie où il y a de la colle, comme si vous mettiez un autocollant à l’envers. Alors plus il y’a de poussière, plus ça révélera la photo. Donc on pouvait se balader dans les rues les jours suivants et les photos se révélaient toutes seules.
Donc on ne s’est pas fait attraper cette fois-ci.
Chaque projet, c’est un film. Depuis Women are Heroes…
… Il y’a des couches derrière chaque photo, une histoire.
Women are Heroes a créé une nouvelle dynamique,dans chacunes des communautés
et les femmes ont maintenu cette dynamique après notre départ. Par exemple, nous avons fait des livres, pas pour les vendre, que toute la communauté pouvait avoir. Mais pour l’avoir, il fallait le faire signer par une des femmes. Nous avons fait ça dans la plupart des endroits. Nous y retournons régulièrement. Et donc à Providencia, par exemple, dans la favela, nous avons un centre de contrôle qui fonctionne là-bas.
A kibéra, chaque année nous couvrons plus de toits. Parce que bien sûr, quand nous sommes partis, les gens qui étaient pile à la frontière du projet on dit
– “Et mon toit?”
Alors nous avons décidé de revenir l’année suivante et de continuer le projet. Un point de vu vraiment important pour moi, c’est que je n’emploie pas de sponsors de marques ou d’entreprises. Je ne dépends de personne d’autre que de moi-même et de mes sujets. Et pour moi, c’est l’une des choses les plus importantes dans le travail, je crois aujourd’hui, que la manière de faire les choses est aussi importante que le résultat. Et ça a toujours été une certaine part du travail. Et, ce qui est intéressant est cette frontière mince que j’ai entre l’image et la publicité.
Nous avons fait des affichages à Los Angeles, dans le cadre d’un autre projet ces dernières semaines. Et j’ai même été invité à couvrir le musée du MOCA. Mais hier la ville les a appelés et a dit
– “Ecoutez, nous allons devoir l’enlever, parce qu’on peut confondre ça avec de la publicité, et à cause de la loi, on doit l’enlever.”
Mais dites moi, de la publicité pour quoi? Les gens que j’ai photographié étaient fiers de participer au projet et d’avoir leur photo dans la communauté.
Mais ils m’ont demandé en gros de faire une promesse. Ils m’ont demandé
– “S’il vous plaît, faites voyager notre histoire avec vous”.
C’est ce que j’ai fait.
C’est Paris
Rio
Dans chaque endroit, nous avons monté des expositions avec une histoire, et l’histoire a voyagé. Vous comprenez toute la dimension du projet?
Voilà Londres…
… Récemment, j’ai démarré un projet d’art public, dans lequel je n’utilise plus mon travail artistique. J’utilise Man Ray, Helen Levitt, Giacomelli, le travail artistique d’autres personnes.
Aujourd’hui, que ce soit votre photo ou pas n’a plus d’importance. L’importance est ce que vous faites avec les images, les messages que ça envoie là où on l’affiche. Donc par exemple, j’ai collé la photo du minaret en Suisse, quelques semaines après qu’ils aient voté la loi qui interdit les minarets dans le pays.
Cette image de trois hommes qui portent des masques à gaz, a été prise à Tchernobyl à l’origine, et affichée dans le sud de l’Italie, où la mafia enterre parfois les ordures.
De certaine manière, l’art peut changer le monde. L’art n’est pas censé changer le monde, changer les choses matérielles, mais changer les perceptions. L’Art peut changer le façon dont nous voyons le monde. L’art peut créer une analogie. En réalité, le fait que l’art ne puisse pas changer les choses, en fait un lieu neutre pour les échanges et les discussions.
Et vous donne ensuite la possibilité de changer le monde.
Quand je travaille, j’ai deux genres de réaction. Les gens disent
– “Oh vous n’iriez-vous pas en Iraq ou en Afghanistan, ce serait vraiment utile”
ou
– “Comment peut-on vous aider?”
Je présume que VOUS faites partie de la deuxième catégorie, et c’est bien, parce que pour ce nouveau projet, je vais vous demander de prendre les photos et de les afficher.
Donc voilà mon vœux : j’aimerais que VOUS preniez position, pour ce qui VOUS tient à cœur, en participant à un projet artistique mondial. Et ENSEMBLE, nous retournerons le monde. Et ça commence MAINTENANT! Donc un sujet qui vous passionne, une personne dont vous voulez raconter l’histoire, ou même vos propres photos. Les portraits, téléchargez-les, je vous donnerai tous les détails et je vous renverrai votre poster. Inscrivez-vous en groupe, révélez des choses au monde. Toutes les données sont sur le site web : insideoutproject.net
Ce que nous voyons, change qui nous sommes. Quand nous agissons ENSEMBLE, le tout et bien plus que la somme des parties. Et donc, j’espère qu’ensemble, nous créerons quelque chose dont le monde se souviendra. Ça commence MAINTENANT et ça dépend de VOUS. MERCI.”
Pour voir les vidéos de ces projets, rendez-vous sur son site, cliquez sur le lien ci-après pour les voir : JR-art.net
J’espère que tout comme moi, son travail vous aura ému et donner l’envie de suivre ce “Wonderful” artiste qu’est JR. Lancez-vous et participez à son projet “inside out”, toujours actif depuis son lancement en 2011, il partagera votre message et vos photos.
Bravo et merci à lui pour son formidable travail.
Hélène
Sources :
– Extrait de la vidéo sur You tube “JR et Oliviero Toscani : la responsabilité de l’artiste dans la nouvelle société” – vidéo de l’agence Communic’art
– Site de l’artiste JR