Cette semaine, Wonderful Art vous emmène faire un voyage extraordinaire…
Cette découverte a remis en cause toutes les théories sur les civilisations anciennes du Pérou.
Véritable ambassadrice à travers le temps, la Dame de Cao, la reine tatouée, révèle au monde les secrets de la civilisation Mochica (ou Moché) qui a prospéré entre le Ier et et le VII ième siècle de notre ère.
Découvrons ensemble comment une momie, vieille de 1700 ans a pu, à ce point, bouleverser la vision que nous avions d’une civilisation antérieure aux célèbres Incas.
Une civilisation précolombienne, qui au delà de son artisanat, de ses croyances et de sa culture, soulève autant, voire plus, de questions qu’elle ne donne de réponses suite aux découvertes archéologiques successives.
La Dame de Cao en est un des plus fantastique exemple!
La découverte fortuite d’une mystérieuse momie intacte :
C’est en 2006, qu’une équipe d’archéologues péruviens, menée par Regulo Franco Jordanie, fait part d’une incroyable découverte sur le site du temple La huaca de brujo (le temple du sorcier).
Ce temple fait de briques de terre cuite, usé par le temps et les intempéries est l’un des sites sacrés de la civilisation moché. Ce complexe religieux se situe à 700km au nord de Lima au Pérou.
C’est lors d’une simple visite de contrôle que les archéologues découvrent une salle funéraire constituée de 5 tombes intactes.
Ils sont loin de s’imaginer quelle importante découverte ils vont mettre à jour.
Les archéologues, en découvrant les objets autour de la momie, pensent d’abord à une sépulture d’un haut dignitaire Moché…
C’est après avoir enlevé la gangue de plusieurs kilos et le linceul, que des examens approfondis ont permis de déterminer qu’il s’agissait d’une femme.
La Dame de Cao, la reine tatouée :
Les objets qui accompagnent la dame de Cao révèlent petit à petit plusieurs choses importantes sur cette civilisation moché.
Elle est la preuve que le rôle de la femme dans ces sociétés pouvait être à la fois religieux, médicale, politique et militaire.
Elle est la plus magnifique preuve qu’une femme pouvait exercer les plus hautes responsabilités au sein de son peuple.
Suite à l’étude de la momie, les chercheurs découvrent qu’il s’agit donc d’une femme entre 20 et 25 ans, d’environ 1m45.
Elle arbore des tatouages sur ses membres supérieurs et inférieurs, la peau distendue de son abdomen indique qu’elle a mis au monde un enfant peu de temps avant sa mort.
La richesse des objets placés à ses cotés indiquent qu’il s’agit d’un personnage important.
En effet, les archéologues ont retrouvé pas moins de 18 colliers d’or, d’argent, lapis-lazuli, quartz et turquoise, 30 ornements de nez d’or et d’argent, des diadèmes et 3 couronnes de cuivre dorées, sur et autour de la dépouille.
La tombe contenait aussi des poteries, des armes et des tissus qui révèlent à eux seuls l’ampleur des connaissances techniques de son époque.
Les poteries d’une rare finesse, sont destinées à cette époque à raconter des histoires .
Celles retrouvées dans la tombe montre des scènes de chamanisme, entre autre une scène d’une guérisseuse mettant au monde un enfant.
Grâce à ces poteries, les chercheurs parviennent à déduire que la Dame de Cao était une guérisseuse (ou chamane) respectée et crainte de tous.
En effet elle pouvait à la fois donner la vie grâce à ses pouvoirs de guérison et ses connaissances médicales, mais aussi la retirer lors de rituels religieux complexes.
Il s’agissait de rituels sacrificiels, qui dans la majorité des cas, étaient réalisés afin de bénéficier de la clémence des dieux lors des phénomènes météo comme El Niño.
Les armes découvertes dans la tombe, ont permis de comprendre que la Dame de Cao était aussi une femme dotée d’un pouvoir militaire.
Le travail ornemental des armes et des bijoux indique aussi à quel point, les artisans maitrisaient le travail des alliages et de l’orfèvrerie.
Certaines pièces (en cuivre) créées à cette époque, ne pourraient être obtenues, aujourd’hui, que par l’utilisation de l’électrolyse* (découverte récemment en Europe).
La dame de Cao porte des tatouages représentant des animaux et des formes géométriques sur les bras et les jambes.
Ces tatouages indiquent sans doute la fonction, le rang social et les pouvoirs chamaniques dont elle est pourvue.
La découverte de cette momie de 1700 ans, nous livre tout un monde qui nous était jusque là inconnu.
Les conditions exceptionnelles de conservation de cette sépulture nous renseigne sur sa culture, les croyances et les rituels religieux pratiqués à cette époque, mais aussi de ce qu’a été sa vie et sa mort.
La dame de Cao, reine guérisseuse tatouée est, à ce jour, le plus beau témoignage de l’incroyable richesse culturelle, religieuse, et sociale de son époque.
Elle a traversé le temps pour nous montrer toute la beauté, les connaissances, et les savoir-faire dont elle et son peuple étaient détenteurs .
Pour découvrir tous les détails de cette fabuleuse aventure archéologique, voici ci-dessous le documentaire qui retrace la fabuleuse histoire de la dame de Cao, la reine tatouée du désert péruvien.
* L’électrolyse : L’électrolyse est une méthode qui permet de réaliser des réactions chimiques grâce à une activation électrique. C’est le processus de conversion de l’énergie électrique en énergie chimique. Elle permet par ailleurs, dans l’industrie chimique, la séparation d’éléments ou la synthèse de composés chimiques.
Sources :
– wikipédia.org
– http://www.ainy.fr/blog/index/billet/527_la-princesse-chamane
– Daily motion