Wonderful-art vous propose cette semaine, un énorme coup de cœur!!
Un voyage inédit à la découverte d’un aspect méconnu de la création de l’artiste expressionniste abstrait : Jackson Pollock.
Connu pour ces célèbres peintures projetées (dripping, action painting), ses influences culturelles et spirituelles amérindiennes le sont moins.
Découvrons ensemble, en quoi la fascination pour la culture et les rituels chamaniques amérindiens, sont inscrites en filigrane dans les œuvres de Jackson Pollock.
Jackson Pollock est plus connu pour ces peintures abstraites, immenses, puissantes et uniques dans l’histoire de l’art.
Ce que l’ont connait moins, c’est qu’ avant de devenir un peintre expressionniste abstrait, il était un peintre figuratif rempli de références sociales, culturelles et spirituelles qui seront la trame de son travail tout au long de sa vie.
C’est Marc Restelli (commissaire de l’exposition “Jackson Pollock et le chamanisme”, à la Pinacothèque de Paris qui eut lieu en 2008) qui proposa une lecture inédite, du mode opératoire créatif de Jackson Pollock.
Jackson Pollock en quelques mots :
Il est l’un des peintres américains les plus important du XXe siècle.
Paul Jackson Pollock est né le 28 janvier 1912 à Cody, dans le Wyoming, et mort accidentellement le 11 août 1956, à The Springs (New York).
Jackson Pollock a une enfance tourmentée, marquée par la précarité psychologique, entre un père absent, une mère autoritaire et de nombreux déménagements.
Dès l’ âge de 15 ans, il montre des signes de dépendance à l’alcool et cela perdurera tout au long de sa vie.
Sa mort accidentelle à l’âge de 44 ans, n’ est que le reflet violent de sa vie.
A la confusion du contexte de sa vie personnelle, s’ajoute la brutalité du contexte politique et économique de son époque.
En effet les Etats-Unis subissent la Grande dépression de 1929 suite au crack boursier, et l’Europe fait fasse à la folie meurtrière du totalitarisme nazi.
En réaction à ce désordre les artistes de l’époque, les surréalistes (comme André Masson 1896-1987) et les expressionnistes abstraits (comme Marc Rothko 1903-1970) cherchent à créer un homme nouveau pour combattre l’idée de “l’homme de masse” des années 30.
L’homme nouveau tourne le dos aux excès de l’industrialisation et du rationalisme pour se rapprocher des forces de la Nature et d’une terre fécondatrice.
Il n’est donc pas étonnant que Jackson Pollock y soit sensible et se tourne lui aussi, vers les valeurs refuges que représentent la culture, la spiritualité et l’art amérindien.
Cela se reflètera dans son travail que ce soit dans la période figurative ou abstraite.
Pollock va poursuivre sa quête personnelle et artistique dans la voie d’une « constante métamorphose, sur un équilibre dynamique où les forces destructives de sa personnalité et de la société pouvaient être canalisées et transformées en harmonie et en actions positives » (Stephen Polcari)
Jackson Pollock et les arts premiers amérindiens :
Pour Jackson Pollock, les sociétés “primitives” représentent un passé exemplaire.
Fasciné par l’art amérindien, Jackson Pollock le sera tout autant par le chamanisme qui, selon lui est porteur de valeurs insoupçonnées.
Pollock s’intéresse au chamanisme en réaction à la violence des conflits de la seconde guerre mondiale, et le rejet d’une société déshumanisante.
Le chamanisme est pour lui une vraie source d’inspiration.
Dans sa période figurative, il puise directement dans l’imagerie, les thèmes, les symboles et les formes issues de la culture des indiens d’Amérique.
Puis, il cherche une nouvelle voie qui exprimerait le mieux la transformation spirituelle chamanique. Transformation qu’il fera sienne grâce à l’abstraction.
Il n’est pas dure, dès lors, de faire le rapprochement entre les danses, les transes, le rituels chamaniques et sa gestuelle lorsqu’il projetait la peinture sur des toiles au sol, créant une multitude de lignes et de points enchevêtrés.
Il crée un art qui suggère le renouveau de la vie, grâce à la transformation positive.
Dans le chamanisme, l’initié (le futur chaman) sacrifie son moi profane au cours d’un rituel qui va l’illuminer afin qu’il puisse voir dans l’obscurité, prédire l’avenir et lire les secrets d’un autre homme.
Pour renaitre après le sacrifice, l’initié fusionne avec un esprit animal, généralement un oiseau, un fauve ou un serpent, dont les forces permettent à l’homme d’accroître ses capacités (rite d’incorporation) . L’homme, n’est alors plus réduit à sa seule dimension rationnelle.
Il peut communier avec la nature, interférer avec le « filet de la puissance » , l’énergie qui imprègne chaque élément de l’univers et anime le cosmos, grâce à l’extase.
Jackson Pollock réussit de manière picturale à exprimer cette fusion grâce à ces “drippings”. Il passe du figuratif à l’abstrait, en projetant ces gouttes qui dans la culture amérindienne représentent des graines ( porteuse d’une nouvelle vie) ou représente des gouttes de pluies permettant au graines de féconder le sol.
Pleine de chaleur mystique, l’œuvre de Jackson Pollock empreinte de force immatérielle n’est visible que pour les initiés.
Est-il si difficile de penser que le travail de cet artiste n’est fondamentalement pas abstrait mais en donne une magnifique illusion?
Je vous recommande l’excellent film américain Pollock réalisé par Ed Harris en 2000.
et en bonus une vidéo sur l’expo :
Manue
Sources :
http://www.artscape.fr/jackson-pollock-chamanisme-pinacotheque-paris/
http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr/2009/01/18/pollock-et-le-chamanisme/
http://detoursdesmondes.typepad.com/dtours_des_mondes/2008/10/pollock-chamanisme.html
http://www.lexpress.fr/culture/art-plastique/jackson-pollock-et-le-chamanisme_699818.html